Il était une fois une petite femme française née à Paris (moi!) et un homme italien (abbastanza alto) né à Bologna (lui), ayant trois enfants nés à Guastalla -donc filialement italo-français- ayant vécu jusqu'aux 8 ans de leur fille ainée à Reggio Emilia en Italie et qui avaient décidé un jour de s'installer en France près de Montpellier. Le fait est que depuis le début, au sein de la famille tout était binaire. En effet coexistaient tant bien que mal, le français à la parisienne et l'italien à la bolognaise, le «primo e secondo piatto» avec la pastasciutta à la cantine et l'unique plat saucisses-purée à la maison, la sorcière Befana à l'Épiphanie et le marchand de sable de Nounours, la dinde aux marrons et les « cappelletti » à Noël, les «bau, bau» et les «wouaf, wouaf» pour lire en chien, le chouette "Martin mystère" sur canalsat et "il buffo" "Lupo Lucio" sur RAI1... Mais, eh oui il y a un mais : Au revoir les occasions de parler en français en dehors de la maison et bonjour le travail pour entretenir la langue et la culture française vu qu'il n'existait absolument rien sur place pour cela. Certes les enfants parlaient un peu le français et à part à la télé où ils avaient intégré que les gaulois tombaient malades s'ils n'allaient pas acheter la baguette tous les matins chez un des millions de boulangers du coin, ils ne s'imprégnaient de leur us et coutumes que par la maman qu'on prenait d'ailleurs pour une chauvine qui voudrait sauver une minorité en extinction! Et voilà qu'en France se produit exactement la même chose : non seulement il n'existe aucune structure permettant les échanges culturels et la pratique de la langue italienne qui est devenue mineure, mais en plus le bilinguisme à l'école n'est vraiment pas reconnu comme une valeur fondamentale à conserver, à communiquer, à vivre... Accipicchia! Mince alors!Aujourd'hui, dans ce blog qui est un exercice à réaliser dans le cadre d'études* que j'ai entreprises à l'université Paul Valery de Montpellier, j'ai décidé de parler de ce sujet qu'est le bilinguisme et la biculturalité des enfants (et par extension de leurs parents), de la nécessité de multiplier les propositions didactiques et pédagogiques reconnaissant la relation intrinsèque et pragmatique existantes entre l'acquisition d'une langue et l'appropriation de la culture qui y est rattachée, de l'aide formidable et croissante que peut apporter Les TIC (Technologies de l'Information et de la Communication) pour leur donner une chance supplémentaire de survie. Mon point de vue repose sur mon expérience franco-italienne et sur cette situation particulière d'une famille à la fois migrante et immigrante et dont les deux langues et cultures passent successivement de "majeure" à "mineure", de "vécues" à "s'approprier" et m'a permis d'élaborer certains scénarios d'apprentissage que je me ferais un plaisir d'exposer aux commentaires des internautes ou qui inciteront peut-être à certains témoignages.
* Master Professionnel, Sciences du Langage, spécialité : Gestion des connaissances, Apprentissage et Formation Ouverte et À Distance (FOAD).









